|
|
Le rex devon est le genre de chat qui fait hurler : de délire ou de rejet. Il n’y a pas de place avec lui pour un jugement mitigé car ce n’est pas un chat en demi-mesure, ni dans sa physionomie d’extra-terrestre ni dans son comportement de petit clown. Avec lui, c’est tout à l’extrême... ou rien.
Quand donc admettra-t-on dans l’environnement du monde félin que l’on puisse être attiré par une race par autre chose que des notions de rentabilité ? L’originalité, le hors-normes n’ont-ils pas aussi leur charme ? Cette originalité, le rex devon l’a héritée d’une histoire simple de chats paysans, d’une manière très naturelle et spontanée, comme toutes les mutations, mais qui s’est un peu compliquée par la suite. C’est, en effet, dans la campagne du Devonshire (d’où son nom), au Royaume-Uni, qu’est apparu le premier de la famille, en 1960. On n’a jamais rien su du père de Kirlee (ainsi fut-il baptisé) si ce n’est qu’il devait être ce chat qui squattait une ancienne mine d’étain à proximité de Buckfast Leigh et qui possédait, dit-on, une drôle de fourrure frisottée. Quant à sa mère, il s’agirait d’une chatte de ferme comme il y en a plein, écaille et blanc, qu’une certaine Beryl Cox avait adoptée. Lorsque cette chatte mit bas, Beryl Cox fut attiré par l’apparence d’un des petits, de couleur gris taupe (voulait-elle dire black smoke comme le laissent croire les photos qu’on a de ce chat ?). Le plus frappant est qu’il n’avait pas une fourrure normale, comme celle de sa mère, courte et plate, mais frisée, et elle le garda comme chat de compagnie. Une autre version, citée dans la revue " Cat francy " par une célèbre éleveuse américaine, Dr Shally Carison (chatterie .Kotickee ’s), indique que les deux parents avaient un poil normal, que seul Kirlee frisait, ce qui est plausible car, comme nous le verrons plus loin, le gène responsable des frisures est récessif (il doit être présent sur les deux chromosomes de la paire transmise par les parents pour s’exprimer). Les choses en seraient sans doute restées là si Kirlee n’avait pas déjà eu des prédécesseurs. Un autre genre de Rex Dix ans plus tôt, en effet, un autre frisé britannique, Kallibunker, avait fait son apparition en Cornouailles et les éleveurs et les généticiens avaient bien avancé le programme d’élevage de cette nouvelle race, qu’on avait baptisée rex cornish. En ayant eu écho, Beryl Cox eut l'idée d'entrer en contact avec l'un d'eux, Brian Sterling-Webb, afin d'en apprendre peut-être davantage sur son curieux Kirlee. Cela tombait bien, les éleveurs de cornish avaient besoin de sang nouveau et tous les espoirs se sont donc portés sur ce nouveau chat frisé. Mais la première portée née de Kirlee et d'une femelle cornish les fit tomber à l'eau . Aucun des chatons n'avaient le poil frisé. La nature du gène qui avait provoqué les frisures du cornish et celles du devon s'est avérée totalement différente. Ces gènes n'étaient pas compatibles entre eux. D'autres mariages entre Kirlee et ses filles à poil lisse eurent un effet un peu plus positif en permettant d'établir qu'il s'agissait chez le rex devon (comme chez le cornish rex), d'un gène récessif. Ce qui fait supposer que la chatte de Mrs Cox devait être la fille du chat de la mine d'étain. Mais ce qui, en revanche, s'est soldé aussi par un aspect plus négatif : au début de la sélection, pour que le gène (donc les frisures) s'exprime et pour fixer la race, il a fallu avoir recours à un taux assez élevé de consanguinité. Malheureusement, pour le rex devon, cette consanguinité ne provoqua pas, mais révéla assez rapidement une anomalie génétique récessive, sans doute présente dès l'origine de la race, la spasticity. Cette maladie présente une ressemblance avec la myopathie chez l'homme. Elle se développe chez le chaton entre deux et quatre mois et se solde généralement par la perte du chat. Du fait de son caractère récessif, la maladie n'est pas obligatoirement apparente et des chats porteurs peuvent ne jamais la révéler. En revanche, ils pourront la transmettre à leur descendance. De nombreuses recherches ont été réalisées, tant aux Etats-Unis qu'en Hollande, afin de mieux cerner cette anomalie et de mettre en œuvre des méthodes d'éradication. Les promoteurs ont été notamment l'éleveuse française, Mme Rey du Boissieu (chatterie de Guermantes) et le Hollandais, Huub Scholten. Ces spécialistes ont réussi à établir des taux de probabilité minimum pour un chat de transmettre la maladie. L'étude attentive du pedigree où est reporté le taux de probabilité de chaque chat, le recours à des mariages non consanguins permettent de limiter les risques. Aujourd'hui, les éleveurs français (on ne peut en dire autant de la Belgique et de la Hollande) ont toute possibilité de faire naître des chats très sains. Pour le plus grand plaisir des admirateurs du rex devon. Sans complexe Mais au fait, qu'admirent-ils ? Quel est "le plus" qui déclenche leur intérêt pour un chat si peu ordinaire ? "Le premier rex devon que j'ai vu était noir et il m'a fait peur !" s'exclame une fan de la race, Danielle Louis Gabriel Aimé. "Mais quand je suis allée voie l'éleveuse (Pascale Portelas) pour une autre raison, j'ai découvert une petite chatte blanche frisée comme un mouton et j'ai vraiment craqué !". C’était en 1991.
Un Q.I. supérieur "Le devon, c'est une bande Velcro ! Il bavarde tout le temps, se passionne de tout ce que vous faites, lit le courrier avant que vous l'ouvriez, ouvre les portes (on a dû placer les poignets à l'envers), allume la lumière ! Je pense que ces chats possèdent un des Q.I. les plus élevés du monde félin !". C'est un chat qui demande beaucoup et qui fait tout son possible pour attirer l'attention. Tout semble ne tourner qu'autour de lui mais en fait il n'a d'yeux que pour son maître. Ce chat a une immense confiance en l'homme. Dans la vie, tout l'intéresse. Au lieu de fuir au moindre bruit bizarre, au contraire il va aller voir d'où il vient. Il a plutôt un comportement de chien. Il bouge beaucoup mais il aime aussi énormément les canapés et les lits. Il y en a toujours un sur place avant que je ne me couche !". A entendre ces éleveuses, on pourrait craindre de manquer de tranquillité. Heureusement, non, le rex devon n'est pas un hyper nerveux, il adore aussi le cocooning, rester bien au chaud sous la couette. Il est d'ailleurs assez frileux, plutôt il apprécie la chaleur, ce qui ne l'empêche pas de pouvoir vivre dehors sans problème. Frileux, victimes d'insomnies ou de neurasthénie, vous voyez ce qu'il vous reste à faire . |
Développement de la race :1987 Pays : Etats-Unis d' Amérique Type : poil court Corps : musclé et plutôt rectangulaire Poids maximum : 7 kg Les plus : patient et joueur Attention : dynamique et assez bavard
SON ENTRETIEN Le rex devon possède une fourrure très courte et fine. Vous n'aurez aucune problème à l'entretenir. Cependant, il transpire, notamment sur le ventre et le cou où le poil est souvent moins présent. Il convient donc de le nettoyer régulièrement avec un lait de toilettage. Ses immenses oreilles produisent un cérumen abondant et captent pas mal d'impuretés, ses griffes sont moins protégées par les poils que celles des autres chats : bien nettoyer le pavillon de l'oreille mais sans excès, couper régulièrement les griffes et les nettoyer sont des précautions élémentaires. Les éleveurs baignent leur chat la veille ou l'avant-veille d'une exposition, pour une présentation soignée. Ce qui n'est pas obligatoire pour le chat de compagnie. Le Rex devon est un chat robuste, pas plus sensible que d'autres aux maladies. Pour l'éleveur, c'est encore une race délicate, compte tenu de sa jeunesse et les mises-bas comme la première semaine d'élevage sont à surveiller de près. COULEURS Des couleurs en veux-tu en voilà ! Chez le rex devon, toutes les couleurs, tous les dessins, avec ou sans blanc, sont possibles. Cette liberté absolue est un des atouts de la race car elle permet aux éleveurs d'obtenir dans une même portée une grande quantité de couleurs.
Il existe donc des rex devon unicolores (tout noir, tout blanc, tout bleu…), smoke, bicolores, tricolores, silver, tobby, pointed (avec le motif siamois, appelés sirex) et mink (couleurs du tonkinois). ROBE ET GARDE ROBE Type et poil : un duo difficile "Quand on a le poil, c'est le type qui pèche ! Quand le type est bon, on manque de poils !" C'est le revers de la médaille auquel les éleveurs de rex devon sont parfois confrontés. Pour ramenir du poil il a fallu faire des mariages avec des Burmese et des Exotics Shorthair, au détriment de ses yeux et du type originel et de la grandeur des oreilles. Les Américains ont des chats qui sont poilus mais ils ne tiennent pas compte des problèmes de spasticity. Il est donc nécessaire d'être vigilant lors des mariages avec des chats de lignées U.S.A." Dans un numéro des Nouvelles de la Société française de félinotechnie (n°17), consacré aux races rex, le Dr Luc Carville indique au sujet des zones dénudées : "On note à ce sujet des variations individuelles, et certains auteurs suggèrent que ces pertes de poils sont sous la dépendance de gènes hérités indépendamment des gènes rex. D'autres suggèrent que la répartition des zones nues est sous la dépendance de la température de la peau, les zones nues correspondant aux zones les plus chaudes, comme le ventre et les flancs (Scholten, 1981)". Ce qui ne devrait cependant pas vous inciter à mettre votre devon dans le frigidaire ! Une chose est sûre, même s'il est bien en poils, le rex devon subit une mue assez importante dès que les beaux jours reviennent et certains sujets superbes en hiver ont parfois des faux airs de sphinx à l'approche des vacances d'été. Comme tous les chats mais chez lui cela se remarque davantage du fait que sa fourrure n'est pas au départ abondamment fournie |