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Comme chez tous les mammifères
domestiques, la tête du chat est certainement la partie du corps la plus sujette
à variations. Ainsi, les nombreux repères qui s'y trouvent sont-ils importants
sur le plan morphologique et esthétique. Le stop est le point
morphologique central de la tête, il marque la séparation entre le crâne (siège
du système nerveux central) et la face. Selon les chats, il peut être soit
très marqué et forme une marque très nette, chez le Persan par exemple, soit
être pratiquement absent comme chez le Siamois.
En avant du stop, l'espace allant jusque la truffe
s'appelle le chanfrein
; et celui qui, en arrière du stop, va
jusqu'entre les oreilles se nomme le
front.
Leur importance relative décrit la
bien morphologie de la tête et est souvent utilisée dans les standards de race.
La distance entre les
arcades zygomatiques, reliefs osseux très nets toujours palpables entre l’œil et
l'oreille, définit la largeur de la tête, paramètre précis complémentaire des
deux précédents. Associé à la largeur, on parle aussi souvent de tour de tête.
Celui-ci correspond au cercle passant par le front, les arcades zygomatiques et
la gorge.
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Les yeux, placés dans un plan
relativement antérieur pour un carnivore (la face étant plus développée, le loup
et la fouine, par exemple, ont Ies yeux rejetés plus latéralement), ont une
forme en amande plus ou moins marquée selon les races. Cette forme en amande
délimite deux angles, l'angle interne et l'angle externe de l’œil.
Contrairement à la plupart des
autres espèces domestiques, chez le chat, la couleur des yeux, portée par
l'iris, est un élément important dans la description des races. Cette couleur,
jaune orangé ou vert ou bleu le
plus souvent, est particulièrement visible en pleine lumière lorsque la pupille
est contractée sous la forme d'une fine fente verticale.
Alors que chez
le chien les oreilles peuvent prendre de nombreuses positions et formes, chez le
chat elles apparaissent relativement uniformes d'un individu à l'autre, quelle
que soit sa race. Elles peuvent être plus ou moins écartées en fonction de la
largeur de tête ou exceptionnellement repliées à la pointe comme c'est le cas
chez le chat de race Scottish. Le pavillon (partie externe et seule visible de
l'oreille), très mobile, est plus ou moins recouvert de poils selon les races.
Néanmoins, le poil y est toujours plus court que sur les autres parties du
corps.
La truffe, toujours humide, plus ou moins pigmentée et portant
les narines, est séparée de la bouche par le philtrum, lieu où les deux lèvres
supérieures fusionnent incomplètement. Ces lèvres supérieures portent des
vibrisses (moustaches) sur quatre ou cinq rangées. On retrouve également des
vibrisses au‑dessus des yeux et sous la bouche. Ces longs poils, richement
innervés à leur base, ont un rôle tactile primordial dans les mouvements de tête
et de gueule : ils informent l'animal de la position d'éventuels obstacles, de
la largeur d'un passage, de la position et des mouvements en bouche d'une
proie... autant de renseignements importants pour le prédateur nocturne qu'est
le chat
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La bouche ou gueule chez les carnivores, s'ouvre largement sur
une dentition remarquable, modèle d'évolution et d'adaptation à un régime
carnassier strict. Elle se caractérise par le développement exceptionnel
de canines et de certaines molaires, les carnassières, conférant à l'ensemble
une efficacité redoutable pour prendre et couper les aliments. Le chat adulte
compte en tout 30 dents, soit par demi-mâchoire : trois incisives une canine,
trois prémolaires et une molaire au maxillaire, deux prémolaires et une molaire
à la mandibule. Les incisives, très petites, ont un rôle mineur; les incisives
centrales sont appelées les pinces ; celles immédiatement latérales, les
mitoyennes ; enfin, les plus latérales sont nommées les coins.
En arrière des canines se trouvent des prémolaires et des molaires,
mais, chez les carnivores, dont fait partie le chat, ces dents s'organisent
autour d'une paire de dents très particulières : les carnassières, constituée:
de la troisième prémolaire supérieure et de la première molaire inférieure. Ces
carnassières, véritables cisailles naturelles, sont les dents les plus
importantes chez le chat domestique, les canines ne lui servant plus à tuer ses
proies. Les dents en avant des carnassières sont dites pré carnassières et
celles en arrière, tuberculeuses. En fait, chez le chat, il n'existe qu'une
seule dent tuberculeuse, la molaire supérieure, dont le rôle est très
rudimentaire puisque le chat sectionne ses aliments plus qu'il ne les broie. La
carnassière supérieure possède trois racines divergentes la rendant plus
difficile à arracher que les autres dents en cas d'abcès. Ces abcès sont pourtant très fréquents lorsque le tartre,
trop abondant et non retiré régulièrement par un détartrage, déchausse
partiellement la dent.
Lorsque la gueule est fermée, les incisives doivent
normalement s'affronter, la canine inférieure passe en avant de la supérieure
alors que toutes les prémolaires et molaires supérieures viennent recouvrir
latéralement les inférieures. Par rapport à cet affrontement normal, la
déviation la plus fréquente est celle où la mandibule dépasse en avant le
maxillaire comme cela arrive assez fréquemment chez le Persan.
Comme chez tous les mammifères, la dentition
adulte est précédée d'une dentition dite lactéale, qui ne comporte que 26 dents,
les molaires faisant défaut. Cette première dentition apparaît vers la troisième
semaine pour les incisives et les canines et vers la septième semaine pour les
prémolaires. Chez le chaton, la carnassière est constituée de la troisième
prémolaire supérieure et de la deuxième prémolaire inférieure. Ces dents
lactéales, très pointues, sont remplacées entre les âges de 4 et 7 mois sans
s'être véritablement usées. Le remplacement commence par les incisives et les
canines avant de gagner plus tardivement les dents postérieures. Ces épisodes
d'éruption et de remplacements dentaires sont les uniques moments où l'on peut
déterminer l'âge d'un chat à partir de sa morphologie dentaire. En effet,
contrairement au cheval ou au chien, les dents s'usent très peu et n'offrent pas
de caractéristiques spécifiques d'une période donnée de la vie de l'animal
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L’encolure,
reliant tête et tronc, présente peu de repères importants; en revanche, le tronc
en est riche, non pas tant sur le plan de la morphologie purement esthétique que
pour la compréhension des bases de l'anatomie et de la physiologie. Le garrot,
point universellement utilisé pour mesurer la taille des mammifères quadrupèdes,
est certainement le repère le plus connu. A l'arrière du garrot suivent le dos,
le rein puis la croupe. Le dos soutient le thorax, le rein l'abdomen et le
ventre, la croupe le bassin. L'hypocondre, ou arc costal, est la ligne unissant
l'arrière des dernières côtes ; cette ligne sépare morphologiquement le thorax
de l'abdomen. Il est à noter que certains termes empruntés au vocabulaire
courant sont ici ambigus
Le rein représente en morphologie la région lombaire et non l'organe
sécrétant l'urine; de même, la hanche représente un des reliefs du bassin et non
l'articulation avec le fémur.
La plupart des mots utilisés pour l'extérieur des membres
décrivent des reliefs osseux, très nombreux et très précis. Utiles chez le
cheval et le chien pour prendre des mesures, décrire des lignes ou calculer des
angles, ils sont peu employés chez le chat. Seule la forme générale des mains et
des pieds a une importance relative en morphologie féline. En effet,
généralement ramassées, les extrémités des membres peuvent être plus ou moins
rondes selon les races. Ces différences raciales sont souvent plus marquées au
niveau des postérieurs.
La queue présente peu de variations morphologiques d'une race
à l'autre. Contrairement au chien pour lequel les ports de queue sont nombreux,
on ne peut guère noter chez le chat que des variations de longueur. Les chats de
type persan ont généralement la queue un peu plus courte que les autres.
La seule modification importante concernant la queue est celle que
présente le chat de l'île de Man puisque celui-ci en est dépourvu
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À partir des bases morphologiques précédentes on peut regrouper toutes les races
de chat en trois grands types : le type dit médioligne, ou moyen,
intermédiaire entre le type convexiligne, dit aussi longiligne, et le type
concaviligne, dit aussi bréviligne.
Le type longiligne, convexiligne en profil,
se distingue par un stop effacé, une ligne de chanfrein qui s'allonge donnant
l'impression que la tête s'étire; celle-ci devient triangulaire vue de face ou
du dessus. Le crâne est plat et peu large; les oreilles sont grandes, larges à
la base, pointues à l'extrémité et implantées haut sur la tête, assez proches
l'une de l'autre. Les yeux sont nettement en amande. La forme générale du corps
est élancée, avec une ossature et une musculature fines et des pieds petits. Le
cou, les membres et la queue s'allongent. Ce type est celui du Siamois, mais
aussi du Rex, du Burmese ou de l'Oriental.
Le type médioligne se caractérise par un stop peu
marqué, des lignes de
front et de
chanfrein parallèles (profil rectiligne), un front large mais arrondi (de
face, la tête tend à s'inscrire dans un trapèze), des yeux modérément en amande,
des formes générales équilibrées et musclées. Ce type est représenté par le chat
Européen, mais aussi par l'Abyssin ou le Somalien.
Le type bréviligne se caractérise par un stop marqué, un
chanfrein très court
traduisant des cavités nasales réduites. Le front est large et bombé, les yeux
plus ronds et très écartés, et les oreilles, petites et arrondies aux
extrémités, sont implantées éloignées l'une de l'autre, assez bas sur la tête.
La tête, dans son ensemble, apparaît plus plate et plus large et pourrait
s'inscrire dans un cercle, voire un rectangle. La silhouette est par ailleurs
massive (et semble d'autant plus près du sol que le poil est long), la
musculature compacte; les membres, à ossature forte, et la queue sont plus
courts, les mains rondes et ramassées. Ce type comprend tous les Persans.
Chez le chat, les intermédiaires entre ces
types de base sont nombreux, aussi les classifications ne sont-elles pas
toujours très aisées. D'une façon générale, le polymorphisme chez le chat tient
surtout à la multiplicité des robes et des couleurs
plutôt qu'à la multiplicité des formes, contrairement à ce qui se passe
chez le chien.
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