APPAREIL DIGESTIF
Le tube digestif
est un vaste conduit qui, tout au long de son parcours, modifie et assi
mile
certains constituants du bol alimentaire. Son anatomie dépend étroitement du
régime alimentaire. Chez le chat, l'appareil digestif, et d'abord la bouche qui
en constitue le point de départ, présente toutes les particularités spécifiques
aux carnivores : dentition impressionnante adaptée à la prédation, faible
longueur de l'intestin, et glandes annexes (foie, pancréas) développées.
La langue
possède des papilles cornées à la pointe, la rendant râpeuse au
toucher,
mais qui sont bien utiles pour lisser le pelage. Les aliments, à peine mastiqués
et enduits d'une salive riche en mucus, sont orientés vers le pharynx, carrefour
des voies respiratoires et digestives et organe de la déglutition. À ce niveau
naît véritablement le tube digestif par l'oesophage qui transporte, sans
les transformer, les aliments jusqu'à l'estomac. L'oesophage (de 15 à 20
cm selon les chats) chemine derrière la trachée dans l'encolure avant de
traverser toute la cage thoracique. La jonction, située juste en arrière du
diaphragme, entre oesophage et estomac, s'appelle le cardia. L'estomac,
dont la position et la taille varient en fonction des quantités d'aliments
ingérées, est très dilatable (jusqu'à un demi-litre) et parfaitement adapté aux
repas rares mais copieux qui sont souvent réservés aux prédateurs. Néanmoins,
son extrémité terminale, le pylore, est fixe dans le creux du flanc droit.
La
muqueuse de l'estomac sécrète, sur toute sa surface, le suc gastrique, très
acide et contenant la pepsine: puissante enzyme qui participe à la digestion des
protéines. Une couche de mucus protège la muqueuse de l'estomac de sa propre
sécrétion, qui est pourtant assez agressive pour commencer à digérer des
aliments volumineux et à peine mastiqués. Les plumes et les poils des proies
avalées sont en général régurgités par vomissement.
L'estomac, en se contractant régulièrement (4 à 5 fois par minute après un
repas),
évacue son contenu vers le pylore et l'intestin grêle qui y fait suite.
Celui-ci est divisé en trois segments d'inégale longueur mais de diamètre
constant : d'abord le duodénum, segment court en forme de U dont une des
branches se situe dans le creux du flanc droit; puis le jéjunum, segment le plus
long occupant l'espace libre laissé dans l'abdomen par les autres organes; enfin
l'iléon, segment court assurant la liaison avec le gros intestin. Bien que de
faible contenance (120 ml), l'intestin grêle a le rôle le plus important dans la
digestion : non seulement il absorbe la plupart des nutriments, mais il
contribue aussi par ses sécrétions à réguler le transit. Le duodénum est le
segment le plus complexe de l'intestin grêle; il reçoit les canaux cholédoque
(bile) et pancréatique et régule les contractions de l'estomac.
Le
gros intestin, long d'environ 35 cm sur 2 à 3 cm de diamètre (environ 130 ml
de contenance), se divise lui aussi en trois segments: le caecum (autrefois
appelé appendice chez l'homme), le côlon et le rectum. Sous l'action conjointe
de la muqueuse intestinale et de la flore microbienne, très abondante dans ce
segment du tube digestif, le bol alimentaire se transforme, se déshydrate et
prend la forme des fèces expulsées. L'ensemble de l'intestin est soutenu à la
voûte sous-lombaire par des lames conjonctivofibreuses plus ou moins tendues
selon les segments. La durée du transit. est normalement inférieure à 24 heures,
mais varie selon le régime alimentaire. De plus, les aliments sont digérés
presque totalement (un chat adulte rejette moins de 10 g de fèces par kilo de
poids vif et par jour).
Chez le chat, les
glandes dites annexes sont très volumineuses, car elles sécrètent en quantité
importante des lipides dont est riche l'alimentation d'un carnivore. Le foie est
entièrement contenu dans la coupole concave que forme le diaphragme ; caché par
les côtes, il ne peut que très difficilement être palpé. Pourtant, volumineux,
il s'étend jusque sur le côté gauche. Glande indispensable à la vie, le foie
assure détoxification, assimilation et synthèse d'éléments vitaux et aussi
sécrétion de la bile.
Beaucoup
moins volumineux que le foie mais tout aussi vital, le pancréas
est,
lui, collé à droite sous la voûte lombaire dans l'anse du duodénum. Les
dysfonctionnements du pancréas, assez fréquents, sont responsables, entre
autres, de l'apparition du diabète. Les deux glandes anales, situées
ventralement et latéralement par rapport à l'anus n'ont, elles, aucun rôle dans
la digestion mais servent, par leur sécrétion très odorifère et caractéristique
de chaque individu, au marquage du territoire à la reconnaissance des chats
entre eux. L'engorgement de ces glandes survient quelquefois dans certains
troubles du comportement.
Les troubles de la digestion le plus
fréquemment rencontrés chez le chat sont les vomissements et les diarrhées.
S'ils doivent toujours être pris en considération et surveillés, ils sont, dans
certains cas, bénins. La diarrhée peut être due à une intolérance ou un
changement alimentaire brutal. La présence d'aliments non digestibles dans
l'estomac est l'une des causes les plus fréquentes de vomissement: outre les
herbes avalées par le chat, il peut s'agir de poils, provenant soit de proies
ingérées par l'animal, soit du léchage, surtout chez les races à poil long qu'il
faut donc brosser très régulièrement. L'abondance des poils du pelage du chat
peut être aussi à l'origine de constipation si une quantité non négligeable
passe dans l'intestin. Cette constipation peut même aller jusqu'à l'occlusion
par formation de véritables bouchons de poils.
APPAREIL
CARDIO-RESPIRATOIRE
Comme chez tous les mammifères,
il est constitué d'un cœur et de deux po
umons. Les cavités droites du cœur
(oreillette et ventricule) reçoivent le sang de l'ensemble du corps et
alimentent les poumons en sang riche en gaz carbonique, alors que les cavités
gauches collectent un sang riche en oxygène provenant des poumons, qu'elles
redistribuent à l'ensemble de l'organisme. Les poumons occupent la plus grande
partie du thorax sans toutefois se projeter sur l'ensemble de la paroi
thoracique. Le poumon droit possède trois lobes bien développés et un lobe
supplémentaire plus réduit (le lobe azygos) qui entoure la veine cave caudale.
Le poumon gauche, lui, possède deux lobes volumineux dont l’un, le cranial
est lui-même divisé en deux. L'air arrive aux poumons par une trachée qui
chemine depuis le larynx dans la partie ventrale de l'encolure. La trachée fait
environ 10 cm de long sur 1 cm de diamètre et est constituée d'une quarantaine
d'anneaux cartilagineux facilement palpables dans l'encolure.
Le cœur, globuleux, occupe une position médiane dans la cage thoracique
entre la quatrième et la septième côte. Il est légèrement pivoté sur
lui-même ; ainsi, oreillette et ventricule droits sont plutôt en avant, alors
qu'oreillette et ventricule gauches sont plutôt en arrière. Le ventricule gauche
possède une paroi beaucoup plus épaisse que le droit, car l'expulsion du sang
dans l'ensemble de l'organisme demande plus de puissance et d'énergie que
l'expulsion dans les poumons, très proches. Des valvules séparent oreillettes et
ventricules (valvule mitrale à gauche et tricuspide à droite). L'ensemble de
l'organe est facilement accessible à l'auscultation, sauf lorsque l'animal
ronronne.
La fréquence moyenne des battements du cœur est de 120 pulsations à la minute,
mais elle peut atteindre plus de 240 (soit 4 par seconde !), lors d'efforts
importants. Ces fréquences dépendent beaucoup de l'âge, de l'état d'embonpoint
et émotionnel de l'animal. La fréquence respiratoire, au repos, est comprise
entre 15 et 20 inspirations par minute. Chez le chat, la respiration est
essentiellement de type abdominal : c'est le diaphragme (muscle séparant le
thorax de l'abdomen) qui assure le rôle actif essentiel lors de la ventilation.
Ce type de respiration est particulièrement adapté aux efforts brefs et violents
car, par des mouvements amples et rapides, il peut apporter dans un temps record
une grande quantité d'oxygène.
Physiologiquement, le chat possède un cœur et des vaisseaux d'athlète : il peut
s'adapter très rapidement à des situations de stress intenses, ll peut courir à
pleine vitesse alors qu'il semblait dormir une seconde auparavant, il ne souffre
pas d'hypertension par athérosclérose (même si son embonpoint n'est pas très
surveillé), il ignore les infarctus et ne souffre qu'exceptionnellement
d'insuffisance cardiaque.
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