Selon la lettre du club félinotechnique N° 9 de Royal
Canin - Texte de Madame Elise Malandain Docteur Vétérinaire
Dans
la majorité des espèces, on peut considérer qu’une chatte est infertile quand
elle reste vide 3 fois de suite. Il peut être intéressant de savoir pourquoi
celle-ci reste vide et aussi savoir s’il sera possible d’obtenir des descendants
d’un sujet souvent précieux.
Les
causes d’incapacité à être gestante sont nombreuses. L’absence de chaleurs ou
anoestrus que nous traitons dans cette rubrique et l’infertilité du mâle
Si
la chatte a des chaleurs normales,
et si les saillies sont constatées fructueuses avec un mâle fertile, il faut
explorer d’autres pistes.
L'ABSENCE D'OVULATION
Dans
l’espèce féline
l’ovulation est déclenchée par l’accouplement du mâle et de la femelle
contrairement à certaines races d’animaux telles que la chienne et la jument
mais aussi la femme qui ovulent spontanément.
Chez
la chatte, on peut savoir si
celle-ci a eu lieu ou non grâce à un dosage sanguin de progestérone pouvant être
pratiqué chez le vétérinaire quelques jours après la dernière saillie. Si ce
dosage est négatif, c’est que la femelle n’a pas ovulé et qu’elle ne peut donc
pas donner naissance à des chatons.
L’absence d’ovulation peut avoir différentes origines
Le stade des
chaleurs où se trouvait la chatte au moment de la saillie ou aussi de la
stimulation : la femelle ne serait pas suffisamment prête les deux premiers
jours des chaleurs. Il est
préférable que les
saillies aient lieu après cette date.
Une intensité de stimulation
insuffisante : dans les minutes qui suivent l’accouplement il y a une
décharge d’hormones qui entraîne l’ovulation. Cette décharge est d’autant plus
importante qu’un nombre répété de saillies a lieu. Un seul accouplement
n’entraîne l’ovulation que dans très peu de cas. Il faut alors s’assurer que la
chatte a bien été couverte plusieurs fois de suite.
La présence de kystes sur les ovaires
ou d’une tumeur chez la chatte.
Enfin,
certains tranquillisants ou des stress intenses mais également l’obésité peuvent
inhiber la décharge hormonale nécessaire à l’ovulation
L'INTERRUPTION PRÉCOCE DE
GESTATION
Quand l’ovulation a eu lieu, que la
femelle est restée vide un mois après la saillie normale avec un
chat fertile, on peut se demander si elle n’a pas fait une interruption de
gestation précoce.
Quand
il n’y a ni pertes à la vulve, ni expulsion des embryons, on parle de résorption
embryonnaire, en réservant le terme avortement pour des interruptions de
gestations tardives, ceci passé un mois avec expulsion des fœtus.
Les
causes de résorptions embryonnaires
sont nombreuses
L’utérus peut avoir une
consistance inapte à recevoir des embryons. On parle alors d’hyperplasie
glandulo-kystique. Ce terme compliqué ne désigne en fait qu’un des premiers
stades d’accumulation de pus dans l’utérus (pyomètre), très fréquent chez les
chattes âgées ou chez celles ayant pris longtemps un contraceptif.
Des insuffisances hormonales peuvent
également interrompre prématurément une gestation.
Enfin, des infections de types
bactériens ou virales, bien souvent contractées lors de la saillies, peuvent
empêcher une chatte de faire un début de gestation normal, en l’absence de
signes cliniques bien distincts.
Sans pour autant s’alarmer dès qu’une
femelle est vide, il faut savoir que l’efficacité de la reproduction n’est
jamais de 100%. Il existe d’autres
points à vérifier avant d’écarter définitivement une chatte des plans de
sélection d’un éleveur. Même si certaines causes demeurent obscures, la médecine
vétérinaire est en progrès constant dans ce domaine. Un domaine longtemps ignoré
d’ailleurs
Celles-ci sont par définitions des
infections limitées au vagin. Sous diagnostiquées, elles sont pourtant très
fréquentes surtout en fin de
période de chaleurs chez les jeunes chattes ou en retour de
saillie.
Les signes cliniques se limitent à
quelques pertes vaginales, sans aucun symptôme général associé. Bien souvent
cette infection, chez la jeune femelle, se guérit spontanément. Cependant,
certaines formes récidivantes peuvent entraîner une infertilité temporaire. Il
est prudent alors de vérifier l’absence de tumeur, de corps étranger, ou
d’anomalie anatomique.
Quand
l’infection est strictement limitée au vagin, sans atteinte de l’utérus,
on préfère la mise en place de traitements antibiotiques locaux, plutôt que des
traitements par voie générale. D’autant que le recours à des antibiothérapies
préventives (au retour de saillie, par exemple) peut favoriser l’émergence de
souches résistantes.
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