On entend par
anoestrus, la période ou une femelle ne présente pas les symptômes de chaleurs.
Normalement, l’anoestrus es physiologique chez les chattes de septembre à
janvier, quand celles-ci sont soumises à un éclairement naturel. On parle donc
d’anoestrus saisonnier, lié à la durée des jours. Les chattes à poils longs, en
particulier les femelles persanes, ont d’ailleurs souvent des périodes
d’anoestrus plus longues. Quand une chatte ne présente pas de chaleurs pendant
la période favorable (février à août) les causes d’anoestrus doivent être
recherchées.
1 - L'ANŒSTRUS APPARENT
Il
se dit quand les chaleurs existent de façon normale, mais ne sont pas détectées.
Cette situation se rencontre lorsque la femelle à des chaleurs discrètes
(surtout chez les chattes jeunes) Il faut donc alors vérifier l’âge de celle-ci,
car les femelles âgées ont tendance également à ne pas extérioriser de chaleurs
(souvent trompeur alors que dans les années antérieures leurs chaleurs étaient
loin d’être discrètes). De plus, des femelles mal intégrées dans un groupe de
chats peuvent avoir des chaleurs complètement inhibées.
2 - L'ANŒSTRUS PRIMAIRE
On
entend par là qu’une chatte n’a jamais présenté de chaleurs.
L’apparition de la puberté che la femelle est
très variable, à la fois en fonction de sa race, de son environnement mais aussi
de son caractère. Il est bien connu que les femelles à poils longs ont une
puberté plus tardive que les chattes à poils courts (bien que les femelles
persanes aux yeux verts sont assez précosses). La période de naissance influe
également sur l’apparition des chaleurs : si la chatte est
mature en période défavorable (période automne ou début hiver) l’apparition des
premières chaleurs sera reportée à la saison sexuelles suivante. Il convient
d’être suffisamment patient et de mettre en place une thérapie.
Vient ensuite l’environnement et surtout
l’éclairage à vérifier car si celui-ci et socialement défavorable, il peut
entraîner un anoestrus. La femelle est normalement stimulée dans
l’extériorisation des manifestations d’oestrus par les voies : Auditives par ses miaulements
-
Visuelle par des bagarres avec les autres
femelles en présence du mâle - Alfactive par le marquage urinaire.
Une
femelle isolée peut également avoir une cyclicité perturbée.
Il faudra vérifier également que l’absence de
chaleurs n’est pas causée par une malformation ou un désordre hormonal
congénital.
Si une intersexualité est vérifiée on pourra observer sur la femelle des
anomalie de clitoris, de la vulve, voire une absence d’ovaire ou des secrétions
hormonales anormales.
3 - L'ANŒSTRUS SECONDAIRE
L’anoestrus secondaire apparaît chez une femelle
ayant déjà présenté des chaleurs, mais ne les montrant plus. Une fois que les
causes dues à l’environnement sont écartées, il faut alors s’assurer que la
chatte n’a pas reçu de traitement médical inapproprié. Il est déconseillé
effectivement de prescrire des traitements hormonaux à des reproducteurs sont en
cas de gros problèmes de stérilité.
L’emploi de progestatifs utilisés pour supprimer les
chaleurs des chattes pendant un certain temps peut provoquer l’arrêt des chaleur
définitif. Il a été constaté que l’emploi de certains antifongiques et les
corticoïdes peuvent également perturber la cyclicité des femelles.
Il y a certaines tumeurs et kystes
qui sécrètent beaucoup de progestérone et qui sont à l’origine
d’anoestrus. Il faut alors procéder à un examen échographique et de dosage
hormonaux qui permettront la plupart du temps de confirmer une telle
suspicion.
QUE FAIRE EN PRATIQUE?
La meilleure façon de gérer la situation dans un
premier temps et de s’assurer que l’environnement de l’animal est adéquat à son
épanouissement. Certaines formes d’anoestrus étant dus à une pauvreté de
relations sociales, le simple contact d’une femelle en chaleur avec un mâle
suffit parfois à déclencher ses chaleurs. D’autre part, il a été vérifié que la durée des
jours était responsable de la saisonnalité des chattes.
Effectivement, les chaleurs sont provoquées sous
l’influence de mélatonine, cette fameuse hormone secrétée pendant les phases
d’obscurité). Ainsi, on a constaté que les chattes laissées à la lumière
pendant 8 heures par jour puis laissées dans le noir pendant 14 heures
permettait de rétablir une cyclicité, et ce après une moyenne au moins d’un mois
d’éclairage favorable.
Par contre, un éclairage de 24h sur 24, n’était
pas souhaitable puisqu’il entraînait l’effet inversé à celui
souhaité !
Il peut être, également intéressant, lors des
périodes défavorables dans nos pays, notamment de septembre à février, d’éclaire
les femelles reproductrices à la tombée de la nuit en conservant un rythme
nuit/jour satisfaisant. Dans tous les cas, , les résultats les meilleurs seront
obtenus par une combinaison de l’éclairement avec un stimulus social (femelle en
chaleurs avec mâle).
En conclusion, si cela ne suffisait pas à
déclencher une cyclicité, des dosages hormonaux et des frottis ainsi que des
échographies seront à prévoir afin d’exclure une à la fois les différentes
causes énumérées. Beaucoup de traitements médicaux existent actuellement pour
déclencher les chaleurs des chattes et ils ne sont pas tous dénués d’effets
secondaires mais il est prudent de demander le diagnostic d’un vétérinaire avant
d’entreprendre un traitement.
Cette
fiche santé à été réalisée à partir de références de base
vétérinaire.
Texte de Madame Elise Malandain Docteur Vétérinaire |