DE NOUVELLES AVANCÉES !
Décrite pour la
première fois dans les années 50, la PIF (Péritonite Infectieuse
Féline) est la principale cause de mortalité infectieuse chatons en
collectivité. La maladie continue à poser de réels problèmes aux
éleveurs et aux vétérinaires, en particulier à cause de l'absence de
traitement et de vaccin efficaces, mais aussi à l'impossibilité très
souvent de poser un diagnostic de certitude.
L'absence de
méthode de dépistage efficace et rapide a également contribué à
compliquer la maîtrise et la gestion de l'infection dans les
chatteries.
Cet
article a pour but de faire le point sur les nouveautés en matière de
diagnostic et de dépistage de la maladie à la lumière des derniers
travaux, après avoir rappelé les principales particularités de cette
maladie qui la rendent si déroutante.
L'INSUFFISANCE HÉPATIQUE
AIGÜE
"QUELQUES EXTRAITS
D'ARTICLES PRIS DANS LE VF NEWS, LE PREMIER JOURNAL DES
ANALYSES VETERINAIRES".
UNE MALADIE COMPLEXE AU
DIAGNOSTIC DIFFICILE
Un agent infectieux pas complètement identifié
On distingue 2
formes cliniques générales, la forme humide (environ 75 % des cas) et
la forme sèche (environ 25 % des cas). Mais excepté la forme oculaire
stricte, la PIF est mortelle dans tous les cas.
L'agent infectieux
responsable est un coronavirus félin, virus enveloppé à ARN, pathogène
pour les félidés sauvages et domestiques. Ce sont précisément les
propriétés biologiques de l'agent infectieux qui compliquent le
tableau clinique et pathologique ; ou plutôt des agents infectieux.
En effet, réduire
la PIF à une maladie causée par un seul coronavirus est beaucoup trop
simpliste. On distingue en fait 2 biotypes (ou pathotypes) selon les
symptomes observés après infection :
Les souches FIPV (Feline
Infectious Peritonitis Virus) opposées aux souches entéritiques FECV (Feline
Corona-Virus).
Par définition, les
premières entraînent la maladie appelée PIF alors que les secondes
sont à l'origine de diarrhées généralement bénignes.
Un chat infecté développe rarement la maladie
Une
des particularités de la PIF est que malgré une transmission facile et
rapide des coronavirus félins, les cas cliniques de PIF sont
relativement peu
fréquents au sein
d'une collectivité. On note en effet qu'en moyenne seulement 1 à 5 %
des chats séropositifs dans un élevage développent la maladie. Ceci
tente à prouver qu'un taux de contamination élevé ne suffit pas pour
expliquer ou prévoir l'apparition et la transmission de la maladie ;
d'autres facteurs paraissent indispensables pour son déclenchement.
Une
sérologie positive ne semble donc pas constituer un facteur de
risque.

Une
clinique souvent insuffisante pour conclure
La
similarité clinique de la PIF avec d'autres maladies félines rendent
le diagnostic clinique très difficile quelle que soit la forme
déclarée. Les symptômes généraux observés sont souvent frustres et les
signes cliniques caractéristiques correspondent à de nombreuses autres
pathologies.
Seuls des examens complémentaires sont
susceptibles d'orienter le praticien lors de sa démarche diagnostique.
Le seul examen permettant actuellement de poser un diagnostic de
certitude est l'analyse anatomo-pathologique réalisée du vivant de
l'animal à partir de biopsies, ou post-mortem.
Les tests sérologiques : un
intérêt limité mais pas négligeable
Les problèmes liés à l'interprétation
des résultats des tests sérologiques, conséquences directes de leur
manque de sensibilité et de spécificité, ne doivent pas pour autant
les écarter des examens complémentaires à effectuer. Il n'existe
certes jusqu'à ce jour aucun test capable de distinguer les
différentes souches de coronavirus, en particulier les FECV des FIPV,
ni les infections récentes de celles plus tardives.
L'ELECTROPHORESE
: UN EXAMEN DE CHOIX
L'électrophorèse des protéines à
partir de sérum ou de liquide d'épanchement est une analyse riche
d'enseignements ; l'obtention de résultats caractéristiques permet
dans la grande majorité des cas une confirmation de la
suspicion clinique de PIF ; elle demeure en outre facile à
réaliser et généralement à un prix modéré.
Les
nombreuses difficultés diagnostiques de la PIF ont depuis longtemps
incité les équipes de chercheurs à mettre au point une méthode de
diagnostic fiable à 100 %, qui puisse être en même temps réalisable en
routine. Ce type d'analyse n'existe pas encore tout à fait, mais
certaines sont assez intéressantes pour être citées, en particulier l'AGP.

A G P
Une
équipe de vétérinaires de l'université de Glascow a démontré l'intérêt
de ce marqueur inflammatoire pour le diagnostic de la PIF.
Ils
ont ainsi établi qu'un taux d'AGP supérieur à 1,5 g par litre de
sérum, de plasma ou de liquide d'épanchement était significativement
plus élevé chez des chats à PIF que chez d'autres sans PIF mais avec
des symptômes similaires. Ce marqueur se révèle ainsi plus fiable que
le ratio albumine/globulines ; son intérêt est d'ailleurs plus grand
lors de la PIF sèche.
Comme l'électrophorèse, ce test pèche par son manque de spécificité ;
on peut effectivement observer des taux élevés d'AGP pour d'autres
maladies. Néanmoins, un faible taux d'AGP permet d'exclure la PIF
dans la majorité des cas.
LA PÉRITONIQUE
INFECTIEUSE FÉLINE
La péritonite infectieuse féline (PIF)
est la première cause infectieuse de mort chez les chats. La PIF se déclare
lorsque l'organisme du chat réagit mal à une infection par le coronavirus félin
(FCoV). La plupart des chats sont simplement atteints par l'infection, excrètent
le FCoV pendant un ou deux mois, puis produisent une réaction immunitaire qui
leur permet d'éliminer le virus et de vivre le reste de leur vie sans problèmes.
Toutefois, pour des raisons que nous ne
comprenons pas encore parfaitement, au lieu de se débarrasser de l'infection au
FCoV, certains chats malchanceux contractent la PIF.
Le nom PIF est ambigu. En effet, il ne s'agit pas ici
d'une inflammation du péritoine (la paroi de l'abdomen), mais d'une angéite
(inflammation des vaisseaux sanguins). Les symptômes dépendent des vaisseaux
sanguins atteints et des organes qu'ils irriguent.
Forme humide de la PIF avec épanchements
liquidiens (dite PIF humide)
Il s'agit de la forme aiguë de la maladie, dans
laquelle de nombreux vaisseaux sanguins sont gravement atteints et laissent
échapper du liquide dans l'abdomen ou dans la cavité thoracique (poitrine).
Lorsque les vaisseaux sanguins de l'abdomen sont affectés, le ventre du chat
gonfle à cause de l’épanchement de liquide, que l’on appelle ascite. Lorsque les
vaisseaux sanguins du thorax sont atteints, le liquide se répand dans la
poitrine, empêchant les poumons de se gonfler ; le chat manifeste alors des
difficultés à respirer.
Forme sèche de la PIF, sans épanchement (dite
PIF sèche)
La forme sèche de la maladie est la
plus chronique. Dans ce cas, le chat présente souvent des symptômes assez vagues
; il peut par exemple refuser sa nourriture, perdre du poids, ou son pelage peut
devenir terne. De nombreux chats atteints de PIF sèche souffrent de jaunisse
(ictère), laquelle se traduit par une coloration jaune de l'intérieur de la
paupière. Si le nez du chat est de couleur pâle, vous remarquerez peut-être
également qu’il devient jaune. Dans de nombreux cas, les signes de PIF sèche se
manifestent au niveau des yeux : l'iris (la partie colorée de l'œil qui entoure
la pupille) change de couleur, certaines parties pouvant paraître brunes
par Dr Diane D. Addie 2 mars 2004 -
Transmission et
infection
La prévalence du FECV est très
courante, en particulier lorsque de nombreux chats cohabitent.
La contamination se fait par ingestion (transmission oro-fécale)
ou inhalation. Les
fèces
constituent la source la plus fréquente ; des surfaces
contaminées telles que la vaisselle et les tissus peuvent
également être incriminés.
La plupart des chats infectés par le FECV
ne développent aucun signe clinique, si ce n’est une
diarrhée
légère. Ils peuvent cependant le transmettre à leurs congénères,
avec un risque de mutation vers la forme responsable de la PIF.
Le risque est accru chez les chats très jeunes ou très vieux, ou
encore chez les sujets immunodéprimés (atteints de
leucose
par exemple).
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