Celui-ci est impossible et l’identification de
l’agent chlamydien est nécessaire pour la confirmation de la maladie. En
effet, les symptômes sont comparables à ceux des infections virales
respiratoires (rhino-trachéite et calicivirose). Certains symptômes sont
néanmoins plus évocateurs d’une affection que d’une autre.
C’est ainsi que
les ulcères de la bouche et la pneumonie sont fréquents chez les chats
infectés par les calicivirus et ne sont pas caractéristiques de la
chlamydiose. La rhinite associée à la rhino-trachéite est plus grave que
celle qui accompagne parfois la chlamydiose. Par ailleurs, il semble
bien établi que les chats atteints d’une infection chlamydienne pure ne
présentent jamais d’ulcères de la cornée, ce dernier symptôme étant
fréquent dans l’infection herpétique. Le caractère persistant et
récidivant de la conjonctivite ainsi que l’amélioration clinique après
administration de certains antibiotiques représentant des éléments à
prendre en compte dans le diagnostic différentiel. Par ailleurs, la
possibilité que des infections mixtes
virus-chlamydia ou Mycoplasma
félis-chlamydia
se produisent, existe.
TRAITEMENT
Etude « in
vivo »
Les résultats thérapeutiques
d’une infection chlamydienne concordent avec les résultats « in
vitro ».
Les
tétracyclines constituent le médicament de choix et on préconise de les
administrer quatre fois par jour au moins sous forme de collyre et de
poursuivre le traitement 15 jours après l’arrêt des symptômes.
Bien que
l’efficacité supérieure du traitement par voie générale associée à une
administration locale ne soit pas démontrée, il semble indiqué d’appliquer
cette association dans le cas de conjonctivite grave ou de troubles de la
reproduction
Les
tétracyclines s’administrent localement plusieurs fois par jour, sous
forme de collyre (à la chlortétracycline à 1%). L’oxytétracycline s’est
montrée plus efficace que la chlortétracycline « in vitro » du
fait de l’instabilité de cette dernière à 37°C, à pH neutre. Les collyres
à la chlortétracycline devront être appliqués 12 fois par jour au
minimum.
L’érythomycine, la tylosine, la
spiramycine et la rilampicine détruisent efficacement les chlamydies, mais
les formes commerciales adaptées au chat n’existent pas ou peu. En cas
d’insuffisance rénale, de gestation, de lactation ou chez les très jeunes,
l’érythromycine devra remplacer les tétracyclines pour un traitement par
voie générale. Dans les collectivités, il est fréquemment indiqué de
traiter simultanément l’ensemble des animaux bien que cette
mesure
n’empêche pas à coup sûr les
récidives.

Efficacité
des traitements
Les tétracyclines donnent de bons
résultats sur les chats vivant isolément chez leur propriétaire. C’est
moins vrai si l’infection concerne des chats en collectivité, notamment
les très jeunes. Il faut alors :
traiter
pendant un mois au moins tous les animaux,
Répéter le
traitement six mois après
Malgré cette précaution, on aboutit que
rarement à l’éradication et on doit retenir qu’il est très difficile
d’éliminer la chlamydiose dans les effectifs au moyen de la
thérapeutique.
PROPHYLAXIE
La prophylaxie sanitaire donne
des résultats décevants en raison notamment de la persistance de
l’excrétion bactérienne pendant de longues périodes après la guérison
apparente.
Nous avons évoqué ci-dessous le
large spectre de sensibilité de C. psittaci aux tétracyclines. Hélas,
à la difficulté rencontrée pour traiter de façon définitive la maladie
dans les effectifs s’ajoute un prix de revient élevé. Dans cette optique,
l’intérêt d’une vaccination est tout à fait évident et différents essais à
l’aide de vaccins vivants produits en lignée cellulaire ont été réalisés.
Si l’efficacité de tels vaccins est maintenant bien établie, leur mode
d’action précis reste à élucider. Il semble, en effet, qu’ils soient
capables de réduire nettement la symptomatologie sans empêcher
complètement la multiplication locale des chlamydies.
Donc la vaccination réduit de
façon significative la gravité de la symptomatologie des chats exposés à
l’infection.
Le vaccin antichlamydien
ne donne pas 100% de protection mais aucun autre vaccin destiné à la
protection des voies
respiratoires n’atteint ce taux. Quand un animal vacciné est exposé à
l’infection, celle-ci ne se manifeste que par une atteinte passagère très
superficielle. Le vaccin évite donc l’apparition d’une maladie grave
risquant de durer plusieurs jours ou même plusieurs semaines.
La maladie clinique est donc
contrôlée par la stimulation du système immunitaire mais le mode d’action précis n’est
pas connu.
Il a été suggéré que les lésions
conjonctivales résulteraient essentiellement de l’action de toxines
libérées par les chlamydies et que ces toxines seraient responsables d’une
partie des effets cylopathiques observés : le vaccin étant actif contre ces toxines, la
vaccination limitera la traduction clinique de l’infection.
Un vaccin contenant la valence
chlamydienne combinée aux valences coryza et panleucopénie féline a été
mis sur le marché en France depuis quelques années et l’intérêt de son
emploi dans les programmes de vaccination doit être envisagé.
L’absence d’excrétion de la
souche vaccinale aux niveaux conjonctival et intestinal est à mettre à
l’actif de l’innocuité de ces vaccins. En effet, les risques de
transmissions aux chats ou hommes en contact sont très limités. Ce point
était très important à contrôler en raison du problème du pouvoir
pathogène potentiel de cette bactérie du chat pour l’homme.
Le protocole de primo-vaccination
consiste à vacciner les chatons dès l’âge de 8 à 12 semaines (ou à 6, 9 ou
12 semaines s’il existe un risque particulier), puis à effectuer un rappel
annuel qui doit se situer en dehors des périodes de gestation pour les
reproductrices. Il est à noter que la chlamydiose peut apparaître dès
l’âge de 5 semaines et, dans ce cas, on pourra administrer le vaccin dès
la 4° semaine et répéter la vaccination toutes les 3 à 4 ou 4 à 5 semaines
au moins jusqu’à l’âge de 3 mois. Précisons que ce protocole particulier
doit être considéré comme une réponse adaptée à une situation d’urgence,
le protocole à appliquer dans les effectifs ne manifestant pas de
symptômes étant constitués par 2 ou 3 injections successives en
primo-vaccination suivies ensuite d’un rappel par an.
Dans la mesure où la chlamydiose
représente une source significative de problèmes pathologiques chez le
chat en France, la vaccination représente un outil intéressant pour son
contrôle.