La consanguinité (parenté
proche) en élevage est à la fois la pire et la meilleure des choses. Elle a pour
effet de fixer les caractères et de faire ressortit rapidement tous les
caractères récessifs qu'ils soient bon ou mauvais.
Il n'est
pas Mauvais de faire de la consanguinité à partir d'un sujet exceptionnel, mais
il se peut que celle-ci fasse ressortir un caractère à éviter (maladie,
malformations diverses).
Ainsi
pour obtenir un meilleur emplacement des oreilles chez les orientaux, un rex*
(chat à poils frisés) avait été introduit dans une lignée ; le croisement d'un
rex avec un chat à poils normaux donne des chatons à poils normaux.
Plus
tard, un sujet exceptionnel étant apparu, celui-ci fut remarié à ses filles et
la surprise de l'éleveur fut grande de voir naître des chatons glabres (sans
poils). A moins de désirer sélectionner des chats de type oriental
(longilignes), sans poils, il est fortement déconseillé de recroiser des chats
issus de cet étalon.
Le gène mis au jour n'atteint pas le
potentiel de vie du sujet, mais il en est autrement lorsqu'il s'agit d'une
maladie (cas de certaines déficiences hépatiques
ou
pancréatiques). La naissance des chatons nus s'explique par le fait que le gène
rex agit sur l'abondance des poils, en particulier sur le poil de jarre, qui est
altéré sinon absent ; or, chez l'oriental, c'est le sous-poil qui est très peu
abondant ; de ce fait, les chatons n'ayant plus ni sous-poil, ni poil de jarre
naissent plus ou moins nus ; s'ils sont exposés à une température faible, le
sous-poil a tendance à se développer. Il faudra alors choisir soigneusement les
géniteurs, éliminer si possible de la reproduction les sujets reconnus porteurs.
Malheureusement,
si le nombre des géniteurs est restreint, il n'est pas toujours possible de le
faire. D'autre part, il est fréquent que ces sujets soient les plus beaux ; il
est alors recommandé de travailler avec des sujets hétérozygotes, et de faire le
plus souvent possible des apports de sang nouveau par croisement avec des sujets
de lignées extérieures.
La consanguinité est utilisée lors de la sélection d'une
particularité récessive, apparue fortuitement (par exemple, sélection des
différents rex), ou pour l'introduction d'une couleur dans une race, étant
entendu que toutes les couleurs peuvent être introduites dans toutes
les races avec plus ou moins de bonheur.
Ainsi
les siamois
tabby
ont été obtenus à partir d'un croisement siamois
/ européen.
Il est possible d'imaginer des siamois
ticked
par introduction du gène "Ta" lors
d'un croisement initial siamois
/ abyssin, puis sélection du type
; dans ce dernier cas, le gène introduit étant dominant, il n'est pas nécessaire
de recourir à la consanguinité pour la couleur ; elle sera peut être conseillée
pour la sélection du type.
La
consanguinité permet l'obtention de sujets exceptionnels, mais elle eut aussi
aboutir à la perte d'une race en affaiblissant les individus par mise au jour de
caractères nocifs et obtention de nombreux sujets porteurs du caractère
indésirable, ou même en extériorisant ce caractère.
De
plus, une trop grande consanguinité donne des sujets de plus en plus
homozygotes, pour un nombre grandissant de séries alléliques, et il semble que
les homozygotes soient moins résistants que les hétérozygotes (force de
l'hétérosis). Chez les lapins, par exemple, le croisement de deux races pures
donne des sujets plus résistants aux agressions et aux maladies.
Quelques
coefficients de consanguini
selon les mariages
Accouplement:
Coefficient de Consanguinité:
Parent x
Enfant
25%
1/2
Frère x 1/2 Soeur
12,50%
Oncle x
Nièce, Tante x Neveu
12,50%
Grd
Parent x Petit Enfant
12,50%
Doubles
cousins germains
12,50%
Simples
cousins germains
6,25%
Le
coefficient de consanguinité reste acceptable tant qu'il ne dépasse pas
20%
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