Le mariage de l

 

 

                     

             

 

Développement de la race : années 1880

Pays : Grande Bretagne

Pays d'Origine :

Type : poil long

Corps : musclé et plutôt rectangulaire

Poids maximum :7 kg

Les plus : nature amicale et tempérament docile, accepte bien les autres chats

Attention : fragile des yeux  - nécessite un brossage quotidien

 

PERSAN SMOKEPERSAN SMOKE 

 

 

 

 

 

 

Smoke est un mot anglais, qui signifie fumée mais aussi vapeur. Avec ses flammèches d’argent qui s’échappent de sa collerette, le persan smoke mérite bien son nom.

 

Pourtant, celui-ci est assez mal connu et sans l’avoir vu de visu, on imagine mal le charme de sa robe si particulière qui se révèle surtout lorsqu’on le caresse. Sous la couleur de base du poil, qui peut être de tous les tons unicolores et particolores (noir, bleu, roux, écaille...), apparaît alors la base du poil qui semble avoir subi une décoloration. en effet, elle est blanc argent. Une femme d’un certain âge dirait à ce moment-là qu’elle a besoin de se faire " refaire les racines " mais chez les persan, d’une part il s’agit d’un phénomène très naturel et , d’autre part, le contraste entre la racine et le reste du poil est nettement plus joli !

La description que l’on peut en donner est bien au-dessous de la réalité.

 

 

 

 

 

Cette couleur, certainement fort ancienne, a été remarquée depuis plus d’un siècle

Et c’est évidemment des chats persans (les seuls sélectionnés à l’époque, il faut le dire) qui la portaient. On disait alors qu’ils étaient issus d’accouplements de hasard entre des persans bleus, noirs et blancs, ce qui est, d’un point de vue génétique, impossible. Mais à l’époque, la génétique ne réglait pas encore la vie des chats et surtout l’interprétation des couleurs n’était pas aussi précise et pointilleuse qu’aujourd’hui.

 

On peut néanmoins en reconnaître la beauté. Harrison Weir, que l’on considère comme le père de la félinotechnie, décrivait ainsi le premier persan smoke qu’il avait eu le plaisir de découvrir à l’exposition de Brighton en 1872 : " Une beauté fut exposée à Brighton, écrivait-il dans " Our cats ", de couleur blanche aux extrémités noires, le blanc étant à peine visible, sauf si l’on écartait les poils ; cette teinte avait un effet merveilleux. "

 

Il ne fut pas le seul à tomber sous son charme. Vingt ans après, cette variété avait droit à sa propre catégorie dans les expositions britanniques et, en 1900, le premier club de la race, la " Société des persans argent de fumés " naissait. Elle sera rebaptisée un peu plus tard " Société des chinchillas, tabby argent et fumés ". Un étalon s’est particulièrement fait remarquer dans ces années de début de siècle, aussi bien pour ses qualités esthétiques que reproductrices, le Champion Backwelle Jogram qui appartenait à Mrs H.V. James. A cette époque, le stud book anglais (le livre des origines) totalisait une trentaine de persans smoke, mâles et femelles.

 

Les photos du fameux Backwell Jogram représentaient un type de persan bien éloigné du courant actuel et même pas encore proche du type dit " ancien " que la plupart des amateurs n’ont pas oublié, c’est-à-dire avec un petit nez. Non seulement Jogram avait le nez carrément long mais ses oreilles pointaient comme celles d’un norvégien !

 

Par ailleurs, les yeux des premiers persans smoke ne possédaient pas cette belle et chaude teinte cuivrée qui illuminent le masque des sujets actuels. Ils étaient plutôt verdâtres. Mais il faut bien un début à tout.

 

 Une couleur 100% naturelle

 

Le persan smoke n’est pas une race à part entière, c’est une variété de persan, c’est-à-dire une couleur à l’intérieur de la race, comme le sont par exemple le chinchilla, le colourpoint, l’unicolore ou le tabby.

 

La couleur smoke n’est pas l’apanage de la race persane. On la constate dans une quantité de races dont les standards ont plusieurs coloris : il existe bien sûr des exotic shorthair smoke mais aussi des angoras turcs smoke, des british shorthair smoke, des rex smoke et encore des chats de maison, ou gouttières, smoke.

 

 

Une courte période de gloire

 

Après de longues années noires dues à la Seconde guerre mondiale, il ne restait pratiquement plus de persans smoke.

 

L’immigration de certains d’entre eux aux U.S.A. a néanmoins permis aux éleveurs britanniques de reconstituer leur cheptel et la sélection de cette variété s’est étendue à l’Europe. La Hollande est reconnue pour avoir été un des pays moteurs du persan smoke. Et c’est de ce pays que venait un des premiers smoke à avoir défrayé la chronique en France dans les années 80, le fameux Nicky Van Belsiltina appartenant à Dany Verburgh. Les éleveurs hollandais font également figure de pionniers en ce qui concerne les variétés pastel comme le red et le crème smoke. Cependant, que ce soit en France où le nombre de sujets a bien progressé et dans des coloris variés ou ailleurs, le persan smoke n’a pas encore réussi à coiffer au poteau les autres variétés.

 

Une raison principale à cela : le smoke n’est pas le chat rêvé pour les fanatiques du podium ou du moins ne peut-il l’être que durant trois mois de l’année.

 

Explication : pour faire valoir la beauté de son contraste, ce chat a besoin d’être au maximum de sa fourrure. Dès que la mue s’amorce, dès que la longueur du poil faiblit, cela se répercute sur le contraste et c’est loupé pour le podium. Au mieux, fera-t-il son titre. A côté d’un smoke, un persan unicolore (self) a bien plus de chances : les juges seront plus tolérants pour une fourrure plus pauvre qu’à l’ordinaire si le type est excellent.

 

Deuxième raison : du fait qu’il n’est pas un habitué des podiums, le persan smoke a un peu moins la cote.

 

Moins d’éleveurs cela signifie moins de production et davantage de difficultés pour travailler à améliorer le type.

 

Cependant, il ne faut pas généraliser, il existe à l’heure actuelle des persans smoke qui n’ont rien à envier aux meilleurs sujets des autres variétés et qui remportent haut la main des best in show. Enfin, autant les variétés black smoke et tortie smoke sont spectaculaires et tapent à l’oeil du public, autant il faut un regard expert pour apprécier la subtilité du contraste dans les teintes pastel comme le bleu crème smoke, le bleu smoke et le lilas smoke.

 

Ce sont là davantage des coloris qui attireront les éleveurs, les juges et certains amateurs avertis ou en puissance de s’investir dans l’élevage.

 

UN PEU DE GENETIQUE

Mais au fait, d’où vient cette coloration particulière du poil qui n’est présente que sur une partie du poil ?

 

Elle a pour origine la présence d’un gène l le gène I, pour inhibiteur.

 

Ce gène agit sur le poil des chats smoke en supprimant une partie de la couleur (soit noir, bleu, roux, etc...) sur environ 50 à 80 % de sa longueur. Cette partie décolorée apparaît alors blanc argent. Ce même gène agit également sur le poil des chats tabby où il décolore la partie jaune du poil en blanc argent. On a alors des silver tabby qui peuvent être black silver tabby, blue silver tabby, écaille silver tabby, etc...

 

Notons que ce gêne est dominant, à savoir que pour obtenir des sujets smoke (ou silver), il importe qu’un des parents le soit. Deux noirs self (unicolores) ne donneront jamais de smoke ou de silver même s’ils sont eux-mêmes issus de smoke ou de silver. Les éleveurs de persans smoke et silver tabby tirent partie de cette communauté de gênes pour les marier ensemble : ils ont alors la possibilité d’obtenir des chatons smoke ou silver dans une proportion variable.

 

Il fut un temps où ce type de mariage était contre-indiqué sous prétexte qu’il apportait des marques " fantômes " sur les robes des chatons smoke. Mais, dès que ceux-ci grandissent, leurs éventuelles marques s’estompent pour disparaître définitivement.

 

En revanche, si elles subsistent à l’âge adulte, on peut douter de la qualité de la robe (on constate le même phénomène chez les jeunes chartreux, race dans laquelle les sujets tabby n’interviennent pourtant jamais !).

 

Certains éleveurs optent pour les mariages entre sujets smoke et unicolores (self) ou encore uniquement entre sujets smoke.

 

COMME DES LUNETTES

 

Sachant qu’il faut du temps pour apprécier à sa juste valeur une robe smoke, comment les éleveurs savent-ils que tel ou tel chaton est smoke ?

Cela se voit-il à la naissance ?

Il est évident que si l’on a marié smoke et smoke, tous les chatons le seront. En revanche, en cas de mariages avec un silver tabby ou tout autre tabby ou avec un chat unicolore, il faut une bonne expérience pour dénicher les smoke. Les bébés smoke ont à leur naissance comme des lunettes qui éclaircissent le poil autour des yeux.

 

" Néanmoins,  il faut parfois patienter jusqu’à 8/9 mois pour être certain de la couleur.

Souvent, la fourrure des chatons est inversée : ils sont foncés à la racine et argentés à l’extrémité, ce qui peut créer un doute. "

 

Certains spécialistes disent que le contraste s’affirme après la deuxième mue.

 

Le persan smoke s’autorise tous les coloris de l’unicolore : il existe donc en noir, en bleu, en roux, en crème, en lilas, en chocolat et en écaille (écaille noir, écaille bleu ou bleu crème, écaille chocolat, etc.) Dans toutes ces couleurs, les yeux sont orange à cuivre. Le gène inhibiteur I affecte tous les poils (tous ont donc une base argentée) mais le contraste sera d’autant plus visible que le poil est long.

 

Sur la face où le poil est court, il est à peine visible parfois. Il est beaucoup plus évident sur le corps et la queue qui, lorsque le chat se déplace, laissent apparaître un jupon de satin blanc.

Il est très net sur la collerette qui est carrément argentée et donc nettement plus claire que le reste du corps.

 

Flashant chez le smoke noir, troublant chez un crème smoke.

 

Pour le reste, morphologie, gabarit, type, le persan smoke se conforme en tous points au standard général du persan. Il a donc, comme tous ceux de sa race, un corps lourd et trapu, une poitrine large, des épaules et un dos massifs et bien musclés.

 

Il est bas sur des pattes fortement charpentées. Sa queue n’est pas très longue mais proportionnée au corps et bien touffue et son extrémité est légèrement arrondie. Sa tête est ronde, ample et majestueuse, le crâne étant large et le front bombé. Son nez doit aujourd’hui être très court, large et placé entre les deux yeux. Il présente un trop profond et des narines bien ouvertes. Ses petites oreilles sont placées bas et bien espacées l’une de l’autre, et leur extrémité est arrondie. Ses mâchoires sont larges et puissantes, son menton ferme.

 

Le persan smoke doit avoir de grands yeux bien ronds, suffisamment espacés l’un de l’autre.

Enfin, l’expression poupine " sweet look " - recherchée depuis quelques années pour l’ensemble des variétés persanes, le concerne évidemment. Plus de grimace, place à la physionomie douce et avenante.

Atout numéro 1 de la race persane, la fourrure du smoke doit en avoir l’ampleur et la longueur. L’intérieur des oreilles est bien poilu et il y a des touffes de poils entre les doigts.

 

 

 

 

Comme tout persan qui se respecte, le smoke affiche dans la vie un tempérament on ne peut plus fair play.

 

C’est vraiment le type de chat fait pour vivre à la maison, dans l’intimité de son maître, jamais bruyant, jamais indiscret mais d’une présence constante et affectueuse. La seule contrainte : le toilettage qui doit être quotidien pour éviter la formation de noeuds disgracieux et désastreux pour sa beauté. Si vous aimez le style gros nounours tranquille chez un chat et si le toilettage ne vous rebute pas, choisissez un persan. Avec le smoke, vous aurez en plus le subtil contraste d’une couleur en clair-obscur digne des plus fameux éclairagistes de cinéma.

C’est vrai qu’à sa façon de se déplacer en relevant ses jupons, c’est une star !

 

 

 

 

 

La maternité pose certains problèmes. Souvent les chatons, à leur naissance, sont de santé assez délicate, et une surveillance presque constante se révèle nécessaire jusqu’au quatrième mois.

 

Durant la gestation et après la naissance, il est bon de donner à la mère des vitamines et du calcium qui complèteront ses repas habituels. Il est préférable d’éviter les mariages consanguins.

 

 

 

Affectueux et paisible, ce chat qui recueille tous les suffrages, est un sage. De grande sensibilité, le Persan a l’art d’attirer les caresses. Ne le qualifie-t-on pas  de ‘’chat coussin’’ ? C’est injuste. Sa nonchalance s’efface dès que son esprit curieux est sollicité. Une mouche, une balle, une ombre….vite il saute et révèle les mêmes talents de chasseur que ses congénères. Sous des airs accommodants, il n’en fait qu’à sa tête. Imprévisible, fantasque, c’est aussi un bon ami pour les enfants. Néanmoins il déteste qu’on le prenne pour un chat en peluche.

 

 

 

 

De fréquents toilettages avec un peigne, une brosse métallique ou en crin naturel aident à enlever les poils morts de la robe et à stimuler la circulation, évitant ainsi la constitution de nœuds dans celle-ci. Un bain de temps à autre, surtout avant d’aller en exposition, lui redonnera du volume.